dimanche 19 septembre 2010

Make it Rains

Votre curriculum en chantier, tout comme votre vie, vous vaquez, tel le nuage de mousse sur la flotte du bain, jusqu'à vous confondre avec l'eau usée.
La vie ne vous apporte rien de neuf, vous servez les mêmes pâtes aux mêmes c...Lients, et votre tablier porte toujours les mêmes tâches (huit mois que vous êtes là, huit mois de lutte pour ne pas le laver vous-même), et vous avez toujours la même sale trogne en sortant de votre besogne quotidienne.

Cependant, en extrayant votre gros portable de votre toute petite poche (ou devrais-je dire de la doublure de votre veste), vous constatez, quelque peu surprise, qu'un numéro que vous n'avez pas dans vos 347 contacts (dont 98% demeurent inutiles) a tenté d'entrer en contact avec vous, et ce, chose troublante, à quatre reprises...
Bien évidemment, vous éliminer IMMEDIATEMENT l'éventualité d'un employeur fou et désespéré qui, omettant l'invraisemblance de votre parcours, tiendrait à vous rencontrer.
Mais là, du coup, si on élimine les connaissances, et les ouvertures professionnelles (je vous rappelle que vous vous êtes grillée à peu près sur les trois quart de la surface du territoire français à balancer un cv tout droit sorti de chez Disneyland resort et rédigé par l'un des joueurs de l'équipe de France de foot!), pas de doute, ça sent les emmerdes...

Et comme à chaque fois qu'une tuile se présente, vous adoptez la technique, peut rémunérante, du silence radio, et bien EVIDEMMENT, vous ne rappelez surtout pas.

Mais comble de la malédiction, c'est à l'heure précise de l'apéro, au moment même où vous vous apprêtiez à tremper vos lèvres usées dans la soupe de houblon, que le mystérieux numéro tente à nouveau une approche!
Votre portable sonne à tue-tête et abreuve toute la terrasse de vos tourments.
De décidée que vous étiez à ne pas répondre, votre voisine, à grands renforts de coups d'oeil, et d'expirations bruyantes des plus explicites vous fait subtilement comprendre qu'il faut que vous écourtiez le concert subventionné par Orange.

Vous n'avez dès lors plus le choix et vous décrochez...

Vous, la voix truffée de trémolos "euh AllO?"
La Voix (de femme, enfin vous croyez!) "Ville de Pau, vous avez postulé pour un poste il y a de cela Six mois et nous aimerions vous rencontrer."
Vous, à deux doigts du fou rire "Pardon?"
La voix, légèrement agacée "C'est pour la création d'un poste à temps complet payé dans un premier temps 560euros nets".



le téléphone raccroché, vous êtes partagée entre l'envie de rire, et...l'evie de rire...



Conclusion, le travail de mes rêves n'est donc pas aujourd'hui au bout du fil ni au fond de ma bière...

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