mardi 28 septembre 2010

Révelation (prononcez RéVELAZIONE à la portugaise)

Forcement, au bout de pas loin de soixante dessins et autant (voir plus) de logorrhée, vous êtes ennuyée car consciente de devenir légèrement LOURDE, avec vos états d'âme à quatre francs quarante sur le désespoir (ou non) de ne pas réussir à dénicher LE BOULOT (il faut l'imaginer écrit en néon rose et avec des diamants qui scintillent autour, un truc classe quoi).

Alors question: Comment faire digérer à votre poignée de lecteurs les derniers quarante dessins qui constituent la fin, le pompom, la frite sur la Fricadelle, de vos tribulations sans but. (oui dieu merci pour vous, il y a une fin!)
Parce qu'il est désormais clair que vous ne cherchez pas de boulot (je crois que tout le monde l'aura bien compris), ou que tout au moins, vous n'en voulez pas.
Et même si vous en aviez encore la prétention, de toute façon votre cv de serveuse a du faire le tour des administrations de l'hexagone, donc autant vous faire oublier un moment...

Fumant un mégot qui traine depuis bien une semaine dans un cendrier estampillé Campari au pied de votre lit, vous allez désormais vous atteler à égrener, non pas ce que vous serez dans un futur plus ou moins proche, mais plutôt ce que vous ne serez pas.
Car si tous ces échecs n'ont pas amené à LA SOLUTION, si toutes ces vestes n'ont pas dessiné la prochaine mode de votre hiver, vous savez (ou croyez savoir) qu'il y a désormais des choses que vous ne ferez plus... (merde, es-ce que c'est ça grandir????)



Première révélation essentielle donc:
Il semblerait donc que vous ne soyez pas la prochaine révélation du cinéma français (sans blague!?).
En même temps, autant laisser la place aux 7millions et demi d'acteurs qui peuplent Paris...


Et le Deus Ex Machina se penche sur le berceAu et lui dit de son haleine putride:
-"Tu seras comédienne".
L'enfant éructe, avant de s'évanouir.

samedi 25 septembre 2010

Candidature spontanée...

Annonce n°34567 de pôle emploi.
poste à pourvoir; médiatrice culturelle.

Réflexions sous-jacentes :
-une bonne planque à tchatcher tout le monde, et en plus à être payée. Royal.
Finalement, c'est déjà un peu ce que vous faites nan?
-Ils demandent quoi comme diplôme? Mouai, ça peut coller, payé combien?
pas marqué.... Merde.... Vas-y je postule quand même....m'en fout....Attends, mais c'est où? Quoi, à Saint Etienne? Mouai, qu'es-ce que je vais aller foutre à Saint-é? En même Temps, vu ce que je fais à PAris.... Vas-y balance de la candidature, je sens que CE poste est FAIT POUR MOI.

l'écran vous dit:
"votre candidature a bien été envoyée.

Vous, le sourire ignoblement affiché sur votre faciès grassouillet, devant l'écran, sentant que vous avez sans aucun doute accompli votre devoir de la journée...(qui pourrait le nier?)

Pchiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.... LA cannette est ouverte, une bonne mousse pour fêter ça. Voilà une affaire rondement menée.
Maintenant, allons voir qui il y a sur Facebook...comme d'hab, rien...
-C'est tout de même insultant en pleine semaine, et ce à 15h30 tapantes, de ne pouvoir décemment dialoguer avec aucun de mes "friends". Mais qu'es-ce qu'ils foutent???

Allons voir à présent sur Hotmail, des fois qu'un des nombreux employeurs sollicité par le plus grand soin aurait sonné la bobinette...
Alors....Nan, rien, BIEN évidement......PfffFFFFFfffffffFFFFFFF (ça c'est pas une autre canette, c'est juste moi qui souffle....)

Un doute vous assaille:
-Mais attends??????
Retour sur le cv envoyé.......
-Ah oui, bien joué, c'est celui de serveuse...

Autant dire que la réponse bah vous l'avez déjà...
En même temps ils pourront ainsi voir l'étendue de vos talents...
Attendez, ne rigolez pas, vous faites ainsi figure de Multicarte...... NAn????

A bien y réfléchir, entre envoyer une candidature clairement salopée, ou ne rien envoyer du tout, bah je crois que la prochaine fois j'enverrai rien.

A croire que vous êtes vous-même en train de saboter vos "opportunités" (es-ce vraiment le mot?) d'intégrer une vie réglée...

mercredi 22 septembre 2010

OUps....




Et Merde....

Oui, enfin en même temps, fallait s'y attendre, après 57 pages de divagations plus ou (surtout) moins intéressantes (un ami me glissera assez justement: "mais où veux tu en venir!?"), il me reste deux solutions:

-La première, faire mourir mon personnage d'une manière grandiloquente, soit un truc bien bien trash, qui fasse sensation et qui fasse un bon gros buzz.
-La seconde, beaucoup moins exotique, serait de prouver maintenant, que le personnage (en l'occurence MOI) a désormais grandi, et que toutes les vestes en Peau de lapin prise au cours de ces derniers mois n'ont été qu'un apprentissage pour faire naître aujourd'hui une personne nouvelle, et bien sûre sûre d'elle et de l'autoroute à emprunter vers un succès qui n'attends plus qu'elle...Mouai, avouez que même vous vous n'y croyez pas...

Votre coeur balançant entre les deux (juste pour ne pas dire qu'encore une fois, vous n'êtes pas foutue de vous decider), vous avez soudain un éclair de lucidité: Aller siffler une bière en attendant que vienne la solution tant attendue...ou pas...

mardi 21 septembre 2010

Raisonnement déductif...

Tandis que les gens travaillent, que d'autres se lèvent, que les moutons se font tondre pour devenir bientôt des pulls, que les ânes entre dans l'usine pour en ressortir en saucisson, que les mouchent se prennent les pattes pour bientôt mourir d'épuisement sur un vieux morceaux de camembert laissé à l'abandon, vous êtes là à ne rien faire.

Pendant que les gens travaillent jusqu'à l'âge de ne plus avoir de dents, que d'autres prennent des drogues pour rigoler un peu plus fort que d'habitude, qu'un chien nommé mobylette se fait abandonner sur l'autoroute des vacances, pendant que l'acolo du coin se ressert un énième Ricard, mais le dernier cette fois, et que Walker Texas Ranger arrête enfin le salaud qui avait pour seul but dans la vie de voler son épée en plastique vert, vous êtes toujours là, et vous n'avez pas bougé d'un poil.... HA si, je rectifie, vous vous êtes refait un café... Clap CLap CLAp, la foule en délire applaudit cette prouesse physique subventionnée par Nespresso.

Tandis que les lapins s'enfilent (excusez ma crudité) le regard injecté de sang et le blanc des yeux jaunis pas l'effort, tandis que Malheureusement Johnny prépare un nouvel album, et que votre grand mère se repasse une énième fois dans sa cuisine carrelée la cassette audio de Franck Michael, qui affirme fière, que OUI monsieur, toutes les femmes sont belles, et tandis que votre père achève sa 4389ème partie de Tétris sur le Game boy qu'il vous avait offert pour vos 7ans, vous êtes encore et toujours là, devant votre ordinateur qui vous sert d'ami, de confident, d'amant, et de tout le reste...

Bref, si l'heure est aux déductions (ne parlons par trop hâtivement de conclusion ça fait peur), et si je ne vous connaissais pas, je dirais que vous n'avez pas plus envie de trouver un emploi, qu'une nymphomane un remède....




-Vous "Un quoi?"
-Le narrateur "Un emploi!"
-Vous Un "emp...?"
-Le narrateur, quelque peu nerveux "LOI! Un EMPLOI"
-Vous, qui feintez FINEMENT l'incompréhension "Un EMPLOI? Nan, je ne comprends pas."

Quatre années de Formation théâtrale pour un tel résultat...Autant dire que l'investissement en valait La chandelle nan? (là c'est le narrateur qui parle)




Ps. La mouche ne bouge plus sur le morceau de fromage désormais sec.
Vous ne bougez pas non plus.

dimanche 19 septembre 2010

Make it Rains

Votre curriculum en chantier, tout comme votre vie, vous vaquez, tel le nuage de mousse sur la flotte du bain, jusqu'à vous confondre avec l'eau usée.
La vie ne vous apporte rien de neuf, vous servez les mêmes pâtes aux mêmes c...Lients, et votre tablier porte toujours les mêmes tâches (huit mois que vous êtes là, huit mois de lutte pour ne pas le laver vous-même), et vous avez toujours la même sale trogne en sortant de votre besogne quotidienne.

Cependant, en extrayant votre gros portable de votre toute petite poche (ou devrais-je dire de la doublure de votre veste), vous constatez, quelque peu surprise, qu'un numéro que vous n'avez pas dans vos 347 contacts (dont 98% demeurent inutiles) a tenté d'entrer en contact avec vous, et ce, chose troublante, à quatre reprises...
Bien évidemment, vous éliminer IMMEDIATEMENT l'éventualité d'un employeur fou et désespéré qui, omettant l'invraisemblance de votre parcours, tiendrait à vous rencontrer.
Mais là, du coup, si on élimine les connaissances, et les ouvertures professionnelles (je vous rappelle que vous vous êtes grillée à peu près sur les trois quart de la surface du territoire français à balancer un cv tout droit sorti de chez Disneyland resort et rédigé par l'un des joueurs de l'équipe de France de foot!), pas de doute, ça sent les emmerdes...

Et comme à chaque fois qu'une tuile se présente, vous adoptez la technique, peut rémunérante, du silence radio, et bien EVIDEMMENT, vous ne rappelez surtout pas.

Mais comble de la malédiction, c'est à l'heure précise de l'apéro, au moment même où vous vous apprêtiez à tremper vos lèvres usées dans la soupe de houblon, que le mystérieux numéro tente à nouveau une approche!
Votre portable sonne à tue-tête et abreuve toute la terrasse de vos tourments.
De décidée que vous étiez à ne pas répondre, votre voisine, à grands renforts de coups d'oeil, et d'expirations bruyantes des plus explicites vous fait subtilement comprendre qu'il faut que vous écourtiez le concert subventionné par Orange.

Vous n'avez dès lors plus le choix et vous décrochez...

Vous, la voix truffée de trémolos "euh AllO?"
La Voix (de femme, enfin vous croyez!) "Ville de Pau, vous avez postulé pour un poste il y a de cela Six mois et nous aimerions vous rencontrer."
Vous, à deux doigts du fou rire "Pardon?"
La voix, légèrement agacée "C'est pour la création d'un poste à temps complet payé dans un premier temps 560euros nets".



le téléphone raccroché, vous êtes partagée entre l'envie de rire, et...l'evie de rire...



Conclusion, le travail de mes rêves n'est donc pas aujourd'hui au bout du fil ni au fond de ma bière...

samedi 18 septembre 2010

CadavRe ExquiS

Riche (enfin si l'on peut dire) de ces différentes révélations, vous revoilà partie comme gonflée à bloc!
Désormais le monde vous appartient, et si jusqu'à aujourd'hui vous n'aviez fait que remuer la vase avec un frêle petit bâton, il ne fait aucun doute qu'à présent vous vous munirez d'un tronc d'arbre (suis clair?).

Oui le travail de vos rêves est à votre portée, oui, il vous attend au coin de la rue, vêtu d'un t-shirt en latex qui fait que vous le reniflez à 100 mètres.
Oui, vous caressez à présent dans le sens du poil votre destin et vous vous voyez déjà détentrice d'un avenir lumineux, resplendissant, éclatant, fulgurant...





Bref, plus de doute, le Monde vous attend, et, OUI, cette fois-ci vous serez au rendez-vous. D'ailleurs, si jusqu'à maintenant vous n'aviez ni le lieu ni l'adresse, ce n'était que par un malheureux concours de circonstance, et certainement pas à cause de vous...

Quoi? Oui, arFFFFfffFF, en réouvrant votre CV et en le relisant pour la première fois depuis six mois, et après une soixantaine de candidature envoyées dans l'administration de France et de Navarre (ma grand mère serait fière de savoir que j'ai réussi à recaler cette expression...), vous vous rendez compte que votre cv est bardé de fautes d'orthographe, et que oui, peut-être que quatre pages c'est un poil trop long, pour un curriculum qui, en tout honnêteté, devrait en faire une demie....Mouai, peut-être....

Mais comment cela se fait-il donc que vous soyez encore à servir des pâtes quatre à sept fois par semaine? ce n'est certainement pas à cause de trois fautes sur quatre mots...NANNNNNNN
Vous ne comprenez pas pourquoi vous n'avez pas encore été rappelé par les différents employeurs que vous avez, au cours de ces mois de recherche ACHARNéE, sollicités.

Regardez votre CV, pas de doutes, à la troisième page on voit pourtant bien que vous avez joué, certes, dans le spectacle peut-être le plus merdique que l'Europe ait connu, mais que vous l'avez fait en Italie s'il vous plaît.
A la quatrième et dernière page, on note que vous êtes passionnée de cuisine, et que comme par hasard vous n'avez pas mis de photo de vous.
A la quatrième page toujours, vous mettez tout de même en exergue que vous êtes passionnée de bricolage, et quand on voit votre cv, cela ne fait plus aucun doutes...



Soudain, es-ce entre le quatrième café, ou le douzième twix (oui, vous vous êtes remise au grignotage, et pas avec le dos du couteau), vous avez une révélation...

dimanche 5 septembre 2010

0+0+0+0+0=?

Les bilans j'aime pas ça,
Mais malheureusement, y'a bien un moment, où vous vous trouvez, comment dire...dans "l'Obligation" (quel mot détestable) de sortir votre petit boulier de votre grande poche et de faire les comptes...Bah autant dire que c'est pas bien brillant...

Alors vous froncez les yeux, le sang commence à s'accumuler dans la veine juste à côté de votre oeil droit, des frissons parcourent votre dos boutonneux, votre cheveux devient sec, et vous commencez à suer des mains...

Vous regardez ailleurs, puis vous vous mettez en quête du cadavre de mouche qui gît maintenant depuis plusieurs semaines sur votre bureau.
Plus de cadavre, même elle, a trouvé le moyen de faire quelque chose de ses journées...

Bref, le bilan est fait, même si vous refusez d'y apposer votre regard bovin.
RIen, le voilà le Bilan, Zéro Pointé!



















Puis, debout devant la machine à café pour un énième breuvage salvateur (vous commencez d'ailleurs à avoir les dents jaunâtre, ce qui n'est pas très heureux...) vous perdez soudainement le fil.
Qu'es-ce que vous foutez?
Quelle est la raison d'un faux départ?
Pourquoi, tout comme votre vie, le café ne coule t'il pas directement de source?
Comment les mouches mortes voyagent-elles?
Et finalement, où voulez-vous en venir, ou plutôt où voulez-vous aller?


















Vous foutez en l'air le boulier, vous ne cherchez plus la mouche, vous laissez le café sur la machine, parce que vous commencer à entrevoir le début du foutoir dans lequel vous vous êtes fourrée depuis votre arrivée à Paris:
vous vous êtes complètement plantée!


















En même temps, à votre décharge, ne dit-on pas que "des échecs viennent les leçons les plus significatives"?

Encore faut-il gagner des fois aussi...

mercredi 1 septembre 2010

Rengaine.

Se lever,
se diriger péniblement vers la cafetière.
Allumer la cafetière, et, pendant que celle-ci daigne vous rendre le plus beau des services,
partir, filer, courir à la salle de bain observer les dégâts de la nuit sur votre visage déjà abîmé.

Une fois les Rides auscultées avec le petit miroir de poche, et avoir, par la proximité de la glace, respiré votre délicieuse haleine matinale qui vous donne encore un peu plus la nausée,
retourner vers la cuisine.
Ouvrir le Frigo et en extraire un yaourt Franprix saveur Citron, acheté la veille à 1 euro 28 les quatre.
Se diriger ensuite vers le tiroir, en extraire une cuillère, prendre une tasse sale dans l'évier (le plus souvent la rincer simplement sous un léger jet d'eau froide), y verser un peu de café.
Retourner comme tous les autres jours de la semaine sur le siège molletonné bleu devant votre écran d'ordinateur et attendre, attendre en vain, que quelque chose se passe, sans savoir quoi exactement.

Puis, dans cette léthargie que vous vous êtes construite, émergent parfois des bribes de conscience du genre:

-" Tiens, c'est étrange, j'ai l'impression que ma journée d'hier était exactement la même, je dois surement me tromper".
-"Mais pourquoi personne ne m'appelle?"

-"Mais pourquoi rien ne se passe?"