mercredi 18 mai 2011

Charli.

Bon,
inutile de vous dire que les trois mois écoulés à ne pas parler de votre situation, ne vous ont pas Franchement aidés à devenir quelqu'un d'autre.

Résultat des courses, bah, vous en êtes à plus de 400 jours de service.
Si l'on compte que vous servez en moyenne 70 assiettes de pâtes par service, qui pèsent en moyenne 400grammes, cela veut dire que vous avez passé votre année à trimballer pas moins de 11 200 kilos de pâtes à bout de bras...
BravO, vous pouvez être fière de vous, à ça oui!
ClaP, Clap, Clap de l'assemblée, tout le monde se lève, et vous êtes à poil devant eux!



Bref, autant dire que vous n'avez strictement rien foutu de votre année, à part sourire bêtement à des blagues salaces, en espérant un pourboire alourdi, trainer vos doigts dans les restes de sauce tomate du bord des assiettes sales, abîmer vos godasses préférées camouflées derrière un tablier "rouge Quick" et investir dans des crèmes pour l'acné afin d'enrayer des irruptions de boutons liées à une alimentation, soit disant, trop riche...

Le coup de grâce arrivant quand une grande conne décide de vous gâcher votre pinte de fin de boulot à vous souler avec des questions digne de Tournez Manège...vous entendez déjà, en fond sonore, le piano endiablé de Charli Oleg...







Heureusement, l'alcool est là pour adoucir les mœurs, vos mœurs, et plutôt que de vous fatiguer à vouloir la gifler, vous lever le bras, vers le serveur, qui, pour le coup, vous apparaît, après la quatrième pinte, comme l'homme parfait. Et ce malgré sa calvitie annoncée et son goût curieux pour l'association joggings/chaussures de ville de piètre qualité.
Le sourire triste mais la voix sûre, vous lui demandez, je vous cite, "un petit truc fort" avec une mine de conspiratrice.
Le serveur reviens avec un "kamikaze".

Vous n'aimez pas la vodka, mais faites mine que c'est exactement ce que vous vouliez, qu'il a, comme par magie, lu dans vos pensées quelques peu brouillées.
Vous le buvez, et manquez de le recracher aussitôt sur la greluche qui est toujours en face de vous à vous poser des questions de plus en plus philosophiques.
Qu'importe, désormais vous vous moquez d'elle comme de tous les autres.
Vous n'avez aucune réponse à lui fournir, à elle comme au reste du monde, et, pour toute réplique, vous lui adressez un sourire niais (qui dissimule une vilaine éructation).
Elle continue de parler, mais vous ne l'entendez plus, Charli Oleg joue au fond de votre crâne, et ça vous fait sourire...