lundi 23 juillet 2012

Productivité.

Dans le menu déroulant des "récent activy" dont la moitié des actions perpétrées est au moins aussi intéressante que de savoir quel est le pourcentage de thon dans une boite whiskas, il est écrit que Jennifer "likes" la chanson de Warren "Sans parler". Et bah, nous voilà bien.

Intriguée par cette étrange et insipide nouvelle, vous cliquez sur sa tronche de prostituée bulgare et vous mettez à éplucher méticuleusement son profil Facebook. Une véritable poubelle, ou une mine d'or. Au choix.
Vous plongez donc dans les méandres de l'activité virtuelle de celle qui n'était pas votre amie au CE1 et que vous n'avez jamais revu depuis.
La petite fille qui était avec vous en classe à bien changé, et il ne fait aucun doute que la découverte d'une sexualité délurée lui a ouvert les portes d'un univers tout à fait, comment dire, particulier....
Mais continuons l'exploration...

Commençons par les photos. Garce que vous êtes, vous trépignez, le doigts trempé de sueur, et la tempe moite tellement la galerie qui s'offre à vous vous promet au bas mot 1 heure de franche rigolade.

Vous optez, après une réflexion intense pour l'album poétiquement nommé "Anniversaire Mamie, 86 ans", tout un programme.
Le panel de photos à dominante de verte divulgue ses premières merveilles.
Au cas où l'on n'aurait pas compris, au vu du titre de l'album, le gâteau est photographié en méga gros plan avec, pour la mère-grand, au cas où elle aurait oublié qu'elle sent le sapin, une petite étiquette rabougrie en amande où il est maladroitement écrit au stylo Nutella "Anniversaire mamie 86 ans"

C'est à ce moment là que l'on fait deux constatations:
-La première l'auteur de l'album, la fameuse Jennifer, n'est pas allée chercher au Burundi le titre de son album, et que si, par malheur, elle se mettait à chanter, elle serait foutue d'appeler son album "Je chante sur un disque".
-La seconde, est que, si l'on a pas encore compris que mamie souffle ses 86 balais, c'est que l'on est autiste au dernier degrés, et la meilleure des solutions reste encore de se supprimer pour le bonheur des gens alentour.

Passées ces réflexions philosophiques, et l'album épluché où l'on voit successivement le gâteau, mamie avec le gâteau, mamie qui souffle sur les bougies qui sont sur le gâteau (oui, vous n'êtes pas au courant? C'est les 86 boules de mamie), vous avez ensuite droit à des vues en extérieur, sur un jardin vraisemblablement rasé de près où, au beau milieu, non non, ne coule pas une rivière, mais où trône crâneusement une balançoire, non sellée, achetée pour "les p'tits enfants" chez Auchan.
L'objet, où il devrait y avoir écrit dessus "grimpe sur moi pour te casser la gueule" assurera surement à toute la petite smala une chic fin d'après midi aux urgences pour un peu d'exotisme, histoire d'aller y faire soigner le petit Jordan, qui, se prenant pour Superman, aura vraiment cru pouvoir s'envoler de cette fête d'anniversaire merdique.
Et ce malgré les recommandations de pépé gueulant, l'haleine chargée de vouvray pétillant à qui veux l'entendre que "le p'tit con va se faire mal".

Ahhhhhh la chanson de Warren est enfin terminée. Un chef d'oeuvre. Le type chante quand même du zouk déguisé en touareg en plein milieu du désert...
Vous choisissez de vous cogner maintenant l'avant dernière chanson postée sur son mur: Chico et The Gipsies avec, je vous le donne en mille, Patric Fiori... De pire en pire.
Jennyfer met en commentaire "Je Kiffe à fond les Gypsie King". Et si Jennyfer "Likes" vous ne pouvez que "Liker" aussi nan, vu que vous êtes "Friends".
Vous êtes quand même légèrement en train de vous demander pourquoi vous vous infligez ça... Bref.
La chanson déroule son fil excrémentiel et vous continuez à jouer les chiens truffier dans sa galerie de photos...

Le gâteau, la balançoire et les restes de mamie, c'est fait, allons ouvrir l'autre boite de pandore de son profil, l'album pompeusement nommé "Moi", rien que ça...

Seulement 182 photos où l'on voit Jennifer de face, Jennifer de profil, Jennifer de l'autre profil. Sale garce, vous me direz (et ce n'est pas faux) toi aussi tu as un album de "profil pictures" où l'on voit ton grand nez sous toutes ses coutures.
Oui mais, contrairement à votre album, toute la subtilité chez Jennifer c'est que d'une photo à l'autre, la coupe change, certes, mais pas les fringues. Jennyfer se serait donc tiré 182 fois le portrait dans la même soirée.. Sale histoire...

A se demander si l'autre drogué de Franck Provost n'est pas dans le coup à se taper des traces entre deux coupes arborée par la nymphe de Joué-Lès-Tours sur fond de tapisserie rose bonbon.
Du plus bel effet.

Bref, votre dévolu se porte sur une photo où Jennifer se force à creuser ses joues et à mimer la tête de la meuf de Donald Duck.
Elle doit surement trouver ça sexy pendant que son pauvre bras gauche attend patiemment la délivrance du déclic de l'appareil photo numérique, cadeau de fiançailles de son manutentionnaire de mari Frédérique (tribalement tatoué sur l'épaule gauche. On peut d'ailleurs l'observer sur la 12ème photo de l'album "Après midi piscine du lac") .

Mais revenons à Jennifer.
La photo que vous avez choisi pour y jeter votre venin a d’intérêt qu'elle nous présente une Jennifer, à peine plus pomponnée qu'une Lamborghini volée, dans ce qui semble être le salon.
La tenue arborée est une sorte de guêpière portée sur un jean patte d'éph et un t-shirt rose assorti au doux coloris de la tapisserie.
La coiffure, merci Franck, une queue de cheval archie tirée, à tel point qu'on est à la limite du lifting, et qui laisse s’évader trois quatre mèches, finement retravaillées à la laque "effet carton", qui tombent tristement sur le petit front. Y'a pas à dire du travail d’artiste.
Le maquillage est un discret rappel des teintes de la tapisserie et du t-shirt. Ainsi la femme et son environnement ne font plus qu'un.
Vous décidez de "Liker" cette photo, et de mettre un commentaire. Vous optez pour un sobre "Jolie photo". Et, salope que vous êtes, envoyez, morte de rire, 14 textos à votre meilleure pote qui a, elle aussi, Jennifer dans ses "Friends" et qui va, en toute bonne camarade, s'empresser d'aller mater les dits albums et la dite photo.

Puis vous continuer votre fouille dans les sphères numériques de celle que vous ne connaissez pas mais que vous moquez tant et finissez l’épluchage de l'encyclopédie "profil picture".
Une quête des plus inintéressantes qui n'aura eu d'unique intérêt que de dévoiler Jennifer sous toutes ses plus belles coutures, "posée" tel un vase Ming devant le magnifique meuble TV-Bar de chez But en contre plaqué laqué noir avec des coupes et des tronches dignes de la série de cartes des crados de votre petite enfance.
Alors que vous vous apprêtez à ouvrir l'album "Chez la frangine", qui ressemble à s'y méprendre à celui de mamie, vous êtes sapée en plein élan par Jennifer elle-même qui poste une nouvelle série de chefs-d’œuvre numériques.

Un nouvel album au doux nom de " Mathys, né le 7.08.2012" fait son apparition sur votre écran 21 pouces. Mais que peut bien contenir un album au nom si mystérieux....
Votre fouille ordurière vous conduit devant de mauvais clichés où un vilain petit bébé encore tout rouge des entrailles de sa génitrice se mange flash sur flash dans la gueule comme pour lui dire de retourner de là où il vient. Il gît sur sa mère qui, après 36heures de travail, sourit tristement à Jennifer qui, avec le même petit appareil photo diabolique, mitraille la vie qu'elle n'a pas.

Bref, à faire la fouille merde, vous en avez encore brulé un après-midi où vous n'avez absolument rien foutu, et vu qu'il est déjà 18h (c'est fou ce que les journées passent vite) il n'est même plus la peine de prendre votre douche, vous resterez donc en pyjama.
Vous chercherez du travail demain, puis de toutes façons, c'est l'été il n'y a pas de travail en ce moment. Vu que tout le monde est parti...

Les Gypsies Kings ne chantent plus et décidez de faire l'amour au silence.

Le menu des "recent activity" continue de décharger son contenu insipide. Vos petits yeux porcins épluchent les informations unes à une avec le même intérêt que vous auriez à lire Le Monde. Vous vous détestez.
Ce n'est pas les autres qui ont une vie de merde mais plutôt vous qui êtes assez stupide pour l'éplucher.

Ps. Les prénoms n'ont pas été changés. Tant qu'à être garce, autant l'être jusqu'au bout.

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